Femme fatale

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Prenant le relais d'un Eric Serra d'abord envisagé (ouf?), Ryuichi Sakamoto, compositeur oscarisé pour son travail sur Le Dernier Empereur, auteur notamment des musiques de Furyo, Little Buddha ou Tabou, livre pour Femme fatale une partition de haute volée. A la vision du somptueux dernier ouvrage de Brian De Palma, l'utilisation remarquable de la musique participant à la réussite générale de l'entreprise apparait comme une évidence. Ayant déjà travaillé avec De Palma sur Snake eyes, Sakamoto fait corps avec le réalisateur, notamment pour ce qui est de l'ambition. Si De Palma est parfois connu pour ses excentricités filmiques, à force de split screens et de plan séquences enfievrés, Sakamoto se fait aussi audacieux en reprenant et adaptant ni plus ni moins que le Boléro de Ravel. L'audace paie: cette réincarnation virevoltante et élégante colle parfaitement à l'intensité en crescendo de la déjà scène culte du vol des bijoux lors du festival de Cannes, scène ouvrant Femme fatale avec brio, et nourrissant le motif récurrent du "déjà vu" qui hante le film: la variation est donc justifiée et menée avec panache

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Le reste de la bande originale suit chronologiquement la narration du film. Sakamoto réussit une partition caméléon mais gardant une parfaite cohérence. D'un morceau traversé par le fantôme des Incorruptibles de Morricone (Rage) jusqu'aux accents déchirants de romantisme et de lyrisme d'un Future, la bo est également habitée par le fantôme de Bernard Herrman (Tragedy), les deux points culminants coïncidant avec deux des moments les plus intenses du film (Out of Water et Déjà vu II). A noter, en guise de conclusion, la présence d'un morceau interprété par Elli Medeiros (déjà disponible sur la BO de Fin août début septembre), mais surtout, le fameux Sexe par Saez, révolté des bacs à sable, qui apporte, grâce à son texte d'une touchante nunucherie et à son involontairement drôle voix trafiquée, un caractère surréaliste à la scène de strip tease de Rebecca Romijn-Stamos, se déhanchant sur un morceau franchement ridicule sans pour autant que cette scène ne le soit, bien au contraire. Une bande originale miraculeuse en quelque sorte, à l'image du film.

par Nicolas Bardot

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TRACKLISTING :

01. Bolerish 02. Stop or I'll Shoot 03. Rage 04. Double 05. Tragedy 06. Déjà vu 07. Searching for a Gun 08. In Café 09. Blouse Off Shoulder 10. Out of Water 11. Future 12. Déjà vu II 13. Bolerish - Piano version 14. Altar (Elli Medeiros) 15. Sexe (Damien Saez)

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