Drôles de Dames – la série

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Il était une fois trois filles superbes qui s'étaient engagées dans la police... La suite, on la connaît, on se rappelle le générique, avec les images des filles en uniforme bleu marine et peinant au standard ou aidant les enfants à traverser la route. Déçues, mais motivées et talentueuses, elles furent donc recrutées par le milliardaire Charles Townsend pour devenir détectives privées, sous le nom de "Charlie's Angels".

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DEUX GARS ET TROIS FILLES

La série naquit en 1976, avec sous les traits des premiers anges Farrah Fawcett, Kate Jackson et Jaclyn Smith, dans les rôles respectifs de Jill Munroe, Sabrina Duncan et Kelly Garrett. La première (alors mariée à Lee Majors, L'Homme qui valait trois milliards) ne resta qu'une saison, pourtant c'est celle dont la renommée fut la plus grande (aussi grâce à son passage dans un numéro de "Playboy"). Au contraire, Jaclyn Smith fut la seule à rester présente pour les 109 épisodes (cinq saisons), jusqu'à la fin en 1981. Ainsi, dès la seconde saison, Jill Munroe, partie faire des courses… automobiles, laissa sa place à sa petite sœur Kris, interprétée par Cheryl Ladd, qui resta jusqu'en 1981. Sabrina Duncan, elle, fonda une famille au bout de trois ans, et Kate Jackson fut remplacée d'abord par Shelley Hack (dans le rôle de Tiffany Welles, ex-policier également) puis enfin par Tanya Roberts (Julie Rogers, mannequin…), future James Bond girl de Dangereusement vôtre. Les interprètes masculins étaient pour leur part moins volages, le fidèle Bosley, gérant de l'agence, étant durant les cinq années joué par David Doyle; quant à Charlie, sa voix était celle de John Forsythe (futur Blake Carrington de Dynastie). Celui-ci n'entrait jamais en contact avec les filles autrement que par un désormais célèbre haut-parleur, et celles-ci devenaient au fil du temps de plus en plus frustrées, et amusées, de ne jamais rencontrer cet homme mystérieux. De même, le spectateur n'a jamais vu le visage de Charlie.

ANGEL IN DISGUISE

La tête pensante de cette série phare, c'est Aaron Spelling, maître des séries hollywoodiennes, et père entre autres de Starsky et Hutch, La Croisière s'amuse, Dynastie ou Beverly Hills. Son duo de flics à la cool étant fraîchement auréolé de succès, Spelling ne craint rien et lance une série ultra féminine, jouant à fond sur le sex appeal des héroïnes. Celles-ci sont donc ainsi séduisantes, mais pratiquent le karaté, savent se battre et dégommer plus d'un malfrat et enfin, elles résolvent les énigmes plus vite que le Scooby-gang, toutes unies comme trois sœurs, usant souvent de leur charme, mais de manière élégante. Car les belles sont peut-être en pantalon et talons hauts, toujours impeccablement coiffées (la mode était au brushing) et maquillées - elles connaissent aussi quelques amoureux -, mais la série ne connaît jamais la vulgarité. Le succès, au-delà de toutes les espérances, fut au rendez-vous dès la diffusion du pilote, et au moins les trois premières saisons enregistrèrent des records d'audience. Malheureusement, les changements d'actrices et les histoires répétitives lassèrent le public, tandis que le nombre de séries débarquant sur le marché était en pleine expansion.

INDEPENDANT WOMEN

Par exemple, Spelling lança en 1977 La Croisière s'amuse, narrant les aventures romantiques des passagers et de l'équipage d'un bateau de croisière. A la fois plus léger et plus familial, la série jouait beaucoup plus sur les guests. Ainsi, bien disciplinée, Jaclyn Smith apparut dans le second épisode. Shelley Hack et Tanya Roberts firent de même quand vint leur tour. Et justement, dans Drôles de dames, on put découvrir par exemple les tout jeunes Tommy Lee Jones, Kim Basinger ou encore Tom Selleck, bientôt détective hawaïen dans Magnum (non produite par Spelling et donc concurrente directe). Après plusieurs décennies de séries policières, si celles-ci perdurent encore, la mode des détectives privés prit donc son essor. Cependant, aucune autre n'apparut avant longtemps, mettant en scène un ou plusieurs personnages féminins dans des conditions similaires. On eut bien une dizaine d'années auparavant la sauvageonne Emma Peel, mais celle-ci abandonna les services secrets dès que son mari eut besoin d'elle à la maison. Et si Super Jaimie ou Wonder Woman furent des contemporaines des Drôles de dames, toutes deux étaient cependant dotées de pouvoirs surhumains voire extra-terrestres… Or l'on peut sans souci dire que si Buffy ou Alias ont existé de nos jours, mettant en avant une femme émancipée et combative, c'est grâce aux Drôles de dames et leurs méthodes alliant action et séduction. Car ce sont elles qui, finalement, surent prouver, juste après le passage des suffragettes et quelques soutien-gorges brûlés, que carrière pouvait rimer avec féminité, et indépendance avec élégance.

par Marlène Weil-Masson

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