Après avoir instauré le Bond-blockbuster avec Opération Tonnerre, la franchise continue dans la même veine avec notamment l’énorme et mémorable décor de la base située dans le cratère d’un volcan mais aussi le premier pré-générique énorme: le vol du vaisseau américain, accompagné d’un nouveau thème sublime de John Barry. De plus, on notera une petite surprise pas désagréable: c’est Roald Dahl qui se charge du scénario. Pas étonnant que l’auteur ait été attiré par l’univers plus grand que nature de Bond, avec tout ce qu’il comprend de gadgets… L’apport intéressant de Dahl, c’est également son approche concernant le Japon. Ici, le pays n’est plus juste un lieu propice à quelques paysages exotiques de carte postale, mais joue un rôle important dans l’histoire. On sent une volonté de "comprendre" le pays visité par l’agent (qui va d’ailleurs être entraîné aux arts ninjas, ce qui est cool, mais qui va également être grimé en japonais, ce qui est ridicule). Cet épisode, c’est aussi l’immortalisation de l’éternel némésis Ernst Stavro Blofeld dont on voit pour la première fois le visage sous les traits de l’incomparable Donald Pleasence, cicatrice et crâne chauve compris. Jusqu’alors, on n’avait vu qu’un bras ou un corps et un chat, mais dès lors, il s’agit du premier vrai méchant charismatique de l’univers là où les précédents opus ne nous montraient que ses hommes de main, parfois imposants (Robert Shaw), parfois mous (Adolfo Celi, le N°2). Avec un récit dynamique, ce volet pourtant sous-estimé se classe aux côtés de Bons Baisers de Russie comme l’un des meilleurs épisodes de Connery.

Réalisateur : Lewis Gilbert
Titre original : You Only Live Twice
Chanson : "You Only Live Twice" – Nancy Sinatra
Méchant : Ernst Stavro Blofeld (Donald Pleasence)
Bras droit : L’agent N°11 du S.P.E.C.T.R.E., Helga Brandt (Karin Dor)
Bond Girls : Aki (Akiko Wakabayashi), Kissy Suzuki (Mie Hama)
Voiture : Toyota 2000GT
Le gadget qui tue : Little Nellie, l’U.L.M. armé de mitraillettes, de lance-roquettes et de mines.

Robert Hospyan