Troisième James Bond avec Sean Connery et probablement son film le plus marquant, Goldfinger marque un tournant dans la saga. Aidé par un scénario malin le film scelle à peu près définitivement le mythe bondien : une chanson légendaire, un homme de main devenu l'un des symboles les plus marquants de la série (Oddjob et son chapeau meurtrier), et l'introduction de la voiture bourrée de gadgets, la fameuse Aston Martin DB5. Ici, les moyens mis en place – quatre fois le budget de Dr. No – servent un film plus ambitieux que ses deux prédécesseurs. Les femmes occupent un espace moins important que dans les autres films, la véritable Bond girl, Pussy Galore, n'apparaissant que vers le milieu du film. Goldfinger met surtout en scène un des méchants les plus charismatiques de tous en la personne de Auric Goldfinger lui-même, brillamment interprété par Gert Fröbe. Non affilié au SPECTRE, ses motivations résident exclusivement dans l'or et tente par tous les moyens d'augmenter la valeur du sien. De plus, le film possède un ton moins politique que ses deux aïeuls, qui évoquaient ouvertement les conflits entre l'Est et l'Ouest. Ici, pas de guerre froide, juste l'histoire d'un ambitieux braquage de banque. Et c'est cette ambition, liée à une certaine décontraction, qui contribue à faire de Goldfinger un des tous meilleurs James Bond de la série. Classe et divertissant.

Titre original : Goldfinger
Chanson : "Goldfinger" – Shirley Bassey
Méchant : Auric Goldfinger (Gert Fröbe)
Bras droit : Oddjob (Harold Sakata)
Bond Girls : Pussy Galore (Honor Blackman)
Voiture : Aston Martin DB5
Le gadget qui tue : Un localisateur GPS caché dans un talon de chaussure

Nicolas Plaire