Le film qui devait à l’origine suivre L’Espion qui m’aimait s’intitulait… Rien que pour vos yeux. Manque de chance, Star Wars est sorti entre temps, et Cubby Broccoli veut s’engouffrer dans la brèche spatiale. Il s’empare d’un roman de Fleming au titre évocateur, même s’il n’en retient quasiment rien au final. En résultera ce qui est sans nul doute l'un des plus grands ratages de la saga. Après un impressionnant pré-générique (un combat pour récupérer un parachute en pleine chute libre), le film sombre rapidement dans l’échec. Le retour de Requin, s’il paraît bienvenu sur le papier, est en fait d’un ridicule achevé (l’homme de main se transforme en Bisounours). Les scènes spatiales et leur esthétique datée, ou encore les références incongrues à d’autres films de science-fiction (souvenons-nous du digicode qui émet la mélodie de Rencontres du troisième type) sont autant de souvenirs sombres pour tout fan de Bond qui se respecte. A retenir au milieu de cette catastrophe, la performance en retenue de Michael Lonsdale en Hugo Drax. Et les bondophiles français seront heureux d’apercevoir dans le film George Beller et Jean-Pierre Castaldi… ou pas.

Réalisateur : Lewis Gilbert
Titre original : Moonraker
Chanson : "Moonraker" - Shirley Bassey
Méchant : Hugo Drax (Michael Lonsdale)
Bras droit : Requin (Richard Kiel)
Bond Girls : Holly Goodhead (Lois Chiles)
Voiture : Une gondole aéroglisseur
Le gadget qui tue : La montre lance-fléchettes

Liam Engle