Don't Breathe

Don't Breathe
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Don't Breathe
De Alvarez Fede
Éditeur : Sony
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h28
Sortie : 15/02/2017
Note du film : ****--

Pour échapper à la violence de sa mère et sauver sa jeune sœur d’une existence sans avenir, Rocky est prête à tout. Avec ses amis Alex et Money, elle a déjà commis quelques cambriolages, mais rien qui leur rapporte assez pour enfin quitter Détroit. Lorsque le trio entend parler d’un aveugle qui vit en solitaire et garde chez lui une petite fortune, ils préparent ce qu’ils pensent être leur ultime coup. Mais leur victime va se révéler bien plus effrayante, et surtout bien plus dangereuse que ce à quoi ils s’attendaient…

MAMAN J'AI RATÉ L'AVEUGLE

Dès les premiers plans, il y a dans la mise en scène un minimum de personnalité (le premier plan, les gros plans et le montage cut du premier cambriolage), et par la suite d'inventivité (le plan-séquence, la séquence dans le noir) pour distinguer ce film du tout-venant de la production horrifique qui a tôt fait d'agacer. Précisons tout de même qu'il ne s'agit pas d'un film d'horreur, contrairement à ce que le sous-titre français, comme d'habitude superflu, La Maison des ténèbres peut mener à croire, mais d'un home invasion, plus proche d'un Panic Room, notamment dans l'exercice de style ludique, que d'un American Nightmare. Il y a peut-être en tout et pour tout trois jumpscares dans tout le film, justifiés qui plus est. En réalité, c'est Seule dans la nuit mais avec Stephen Lang en vétéran de la Guerre du Golfe à la place d'une femme sans défense. Et ce concept - le propriétaire de la maison est aveugle...mais redoutable - y est pour beaucoup dans le caractère joueur du film. La caractérisation des personnages est grossière et il y a quelques facilités (pourquoi une telle somme chez lui? les portables sont facilement neutralisés et l'aveugle, des fois il entend tout, des fois il entend rien) mais sinon, les set-pieces sont plutôt savamment écrit et mis en scène. On en viendrait presque à retenir notre respiration nous aussi...quand on ne jubile pas devant le sadisme de certaines scènes (la vitre, les coups de poings).

On est loin de la bêtise typique du genre qui dominait le remake d'Evil Dead et, avant la surenchère finale, Alvarez évite de tomber dans la même vulgarité. Dans la première moitié, le film livre une nouvelle information sur la "victime" et, si elle paraît un peu grosse et dispensable, elle demeure cohérente et arrive suffisamment tôt pour ne pas donner l'impression qu'on nous tire le tapis de sous les pieds. Mais le film choisit d'en rajouter une couche et pousse le vice assez loin, jusque dans le mauvais goût, lors d'un troisième acte tout droit sorti d'un thriller coréen. L'aveugle, que le scénario avait eu l'intelligence de garder également muet tout le long, pour ne pas en faire un adversaire vulgos balançant des invectives menaçantes ou défiantes, se met soudainement à parler et ce qui suit, bien qu'on puisse en apprécier l'aspect tordu, s'avère toutefois too much et même superflu. Tout ce passage pourrait être coupé du montage que cela ne changerait rien au dénouement, qui par ailleurs s'étire un peu trop. En fait, ce rebondissement fait basculer Don't Breathe dans le pur film d'exploitation, réussi, certes, mais moins ambitieux.

par Robert Hospyan

Bonus

Passons rapidement sur les huit scènes coupées présentées ici par le réalisateur Fede Alvarez, puisqu’il s’agit essentiellement de scènes connues du film et prolongées ici de quelques secondes. Bien qu’elles n’apportent pas réellement de nouvelles informations, elles témoignent du montage ultra précis du film. En revanche, les cinq making of, bien que purement promotionnels sur le papier, sont assez intéressants, s’attardant sur les grandes lignes du film : l’ambiance sonore, le décor, le montage. Dommage que par moments l’équipe se contente essentiellement de raconter le film que l’on vient de voir. Mais le gros morceau du blu-ray, c’est bien entendu un commentaire audio de Fede Alvarez, du scénariste Rodo Sayagues, et de l'acteur Stephen Lang, qui rivalisent d’anecdotes, expliquent les choix visuels, reviennent sur la méthode du cinéaste pour diriger les acteurs, etc.

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