Call Me by Your Name

Call Me by Your Name
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Call Me by Your Name
Italie, 2017
De Luca Guadagnino
Avec : Amira Casar, Armie Hammer
Durée : 2h10
Sortie : 28/02/2018
Note FilmDeCulte : *****-
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Été 1983. Elio Perlman, 17 ans, passe ses vacances dans la villa du XVIIe siècle que possède sa famille en Italie, à jouer de la musique classique, à lire et à flirter avec son amie Marzia. Son père, éminent professeur spécialiste de la culture gréco-romaine, et sa mère, traductrice, lui ont donné une excellente éducation, et il est proche de ses parents. Sa sophistication et ses talents intellectuels font d’Elio un jeune homme mûr pour son âge, mais il conserve aussi une certaine innocence, en particulier pour ce qui touche à l’amour. Un jour, Oliver, un séduisant Américain qui prépare son doctorat, vient travailler auprès du père d’Elio. Elio et Oliver vont bientôt découvrir l’éveil du désir, au cours d’un été ensoleillé dans la campagne italienne qui changera leur vie à jamais.

CALL ME MAYBE

Nouveau long métrage de Luca Guadagnino (Amore, A Bigger Splash), Call Me By Your Name est l'adaptation du très beau roman d'André Aciman, publié en France sous le titre Plus tard ou jamais. Le scénario, co-écrit par James Ivory, épure le récit d'Aciman et se concentre sur l'essentiel : l'histoire de la passion amoureuse, lors d'un été des années 80, entre un jeune homme de 17 ans et un adulte de 24 ans. C'est, dans ce film extrêmement léché qui semble posé sur les rails du récit d'apprentissage estival, le premier élément non-politiquement correct : cette relation entre un mineur (qui a l'air d'avoir 15 ans) et d'un aîné, cet apprentissage élève-maître, qu'on penserait voir dans le cinéma des années 70 mais qu'on n'oserait pas produire aujourd'hui. Il n'y a pourtant jamais rien de scabreux dans cette histoire d'une beauté solaire.

Le décor a un côté casa Buitoni, Armie Hammer a un côté Ken trop beau pour être vrai, les petits déjeuners au Nesquik semblent sortis d'une publicité, mais il y a toujours chez Guadagnino une façon hyperbolique de traiter du réel, comme s'il racontait ses histoires un ton au-dessus, quelque part dans le surréel. C'est ainsi, en tout cas, qu'il choisit de représenter la naissance du désir, dans une quintessence archétypale qui va effectivement chercher dans la carte postale. Elio et Oliver jouent au chat et à la souris, mais l'érotisme ne reste pas hors champ dans Call Me By Your Name. On l'a dit, la romance du long métrage est atypique ; elle l'est aussi grâce à son jeune acteur (la révélation Timothée Chalamet, entraperçu dans Interstellar et Homeland) qui compose un héros un rien tête à claques qui ne correspond pas aux canons classiques du brave garçon attachant de ce genre d'histoires.

Call Me By Your Name, grillé par le soleil de l'Italie, nous rappelle au bon souvenir des fondus enchainés. Tandis que les horreurs défilent sur la RAI, l'été d'Elio semble en apesanteur. Guadagnino sait y faire et sait aussi s'entourer : la photographie sensuelle est signée Sayombhu Mukdeeprom, collaborateur d'Apichatpong Weerasethakul, tandis qu'il est difficile de résister à la délicatesse amoureuse des musiques composées par Sufjan Stevens. Le réalisateur sait aussi prendre de subtils contrepieds, à l'image du traitement des personnages secondaires, des parents à la petite amie. On n'a un corps et un cœur qu'une fois : Call Me By Your Name a le sens du mélodrame et en saisit toute la beauté.

par Nicolas Bardot

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